
« L’IEP Grenoble n’est pas la caricature woke qu’on en fait »
04/01/22 • 43 min
Le 4 mars 2021, un syndicat étudiant local organisait une séance de collages sur les murs de l’Institut d’études politiques (IEP) de Grenoble. Deux enseignants de l’établissement, Klaus Kinzler et Vincent Tournier, y étaient désignés à la vindicte publique, accusés d'« islamophobie » et de « fascisme », et leur licenciement exigé. Formuler publiquement de telles accusations – infondées – contre des enseignants six mois seulement après l’assassinat de Samuel Paty, voilà qui démontrait, s’il en était encore besoin, que certaines organisations de gauche n’avaient tiré aucune leçon d’un attentat dont la cible avait été désignée par les réseaux sociaux.
C’était le début de l’affaire dite de « Sciences Po Grenoble » ou de « l’affaire Kinzler », du nom de l’enseignant à avoir le plus pris la parole dans les médias, notamment pour dénoncer la longue détérioration de l’IEP sur le plan de la liberté d’expression et du pluralisme idéologique. Depuis l’année dernière, l’Inspection générale a diligenté une enquête mettant en cause la gestion de l’affaire, les étudiants incriminés ont été relaxés en conseil de discipline et l’administration de l’établissement, restée muette pendant des mois, a suspendu M. Kinzler de ses fonctions en décembre 2021 après qu’il a commenté cette décision dans la presse.
La presse, justement, a été accusée par la direction de l’IEP et certains de ses chercheurs d’avoir « instrumentalisé » la polémique et d’avoir adopté un point de vue par trop biaisé. C’est un reproche fait notamment au Point qui, depuis les débuts de « l’affaire de Sciences Po Grenoble », a informé ses lecteurs de ses péripéties. En février, assistée par l’agence de conseils en affaires publiques, Euros/Agency, la direction de l’IEP Grenoble encourageait ainsi les enseignants à « être très prudents quant aux sollicitations très pressantes » du Point. Le fondateur de l’agence et ancien élève de l’école, Mathieu Collet, estimait pour sa part que notre journal avait « choisi d’alimenter une polémique débile » fragilisant « des gens qui bossent justement pour éviter les effets délétères d’articles aussi lamentables que les vôtres ».
C’est dans un état d’esprit largement plus apaisé que Dorian Guinard, maître de conférences en droit public à l’IEP Grenoble, a contacté de lui-même les Contrariantes pour apporter « un éclairage différent » sur cette affaire.
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Le 4 mars 2021, un syndicat étudiant local organisait une séance de collages sur les murs de l’Institut d’études politiques (IEP) de Grenoble. Deux enseignants de l’établissement, Klaus Kinzler et Vincent Tournier, y étaient désignés à la vindicte publique, accusés d'« islamophobie » et de « fascisme », et leur licenciement exigé. Formuler publiquement de telles accusations – infondées – contre des enseignants six mois seulement après l’assassinat de Samuel Paty, voilà qui démontrait, s’il en était encore besoin, que certaines organisations de gauche n’avaient tiré aucune leçon d’un attentat dont la cible avait été désignée par les réseaux sociaux.
C’était le début de l’affaire dite de « Sciences Po Grenoble » ou de « l’affaire Kinzler », du nom de l’enseignant à avoir le plus pris la parole dans les médias, notamment pour dénoncer la longue détérioration de l’IEP sur le plan de la liberté d’expression et du pluralisme idéologique. Depuis l’année dernière, l’Inspection générale a diligenté une enquête mettant en cause la gestion de l’affaire, les étudiants incriminés ont été relaxés en conseil de discipline et l’administration de l’établissement, restée muette pendant des mois, a suspendu M. Kinzler de ses fonctions en décembre 2021 après qu’il a commenté cette décision dans la presse.
La presse, justement, a été accusée par la direction de l’IEP et certains de ses chercheurs d’avoir « instrumentalisé » la polémique et d’avoir adopté un point de vue par trop biaisé. C’est un reproche fait notamment au Point qui, depuis les débuts de « l’affaire de Sciences Po Grenoble », a informé ses lecteurs de ses péripéties. En février, assistée par l’agence de conseils en affaires publiques, Euros/Agency, la direction de l’IEP Grenoble encourageait ainsi les enseignants à « être très prudents quant aux sollicitations très pressantes » du Point. Le fondateur de l’agence et ancien élève de l’école, Mathieu Collet, estimait pour sa part que notre journal avait « choisi d’alimenter une polémique débile » fragilisant « des gens qui bossent justement pour éviter les effets délétères d’articles aussi lamentables que les vôtres ».
C’est dans un état d’esprit largement plus apaisé que Dorian Guinard, maître de conférences en droit public à l’IEP Grenoble, a contacté de lui-même les Contrariantes pour apporter « un éclairage différent » sur cette affaire.
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« L'attachement à son pays est une forme de gratitude »
En plein non-débat présidentiel, et alors que la guerre assombrit l'Europe, la question de la défense de notre mode de vie et de nos valeurs rejaillit comme elle ne l'avait pas fait depuis longtemps. C'est l'occasion pour les Contrariantes d'évoquer un sujet aussi large que chauvin, notre douce France. Pour ce faire, elles se penchent sur le dernier ouvrage publié par l'une d'elles, De la France. Ce pays que l'on croyait connaître (Perrin/Presses de la cité), qui analyse les difficultés chroniques de notre pays mais aussi ses réussites. Point de départ de la discussion, la confrontation de deux visions différentes, l'une lyrique et affective, l'autre, celle de notre autre Contrariante, qui n’est pas loin de celle que l'écrivain Michel Houellebecq décrivait en recevant le prix Goncourt en 2010 : « Je ne suis pas un citoyen et je n’ai pas envie de le devenir. Le devoir par rapport à son pays, ça n’existe pas, il faut le dire aux gens. On est des individus. La France est un hôtel, rien de plus. » Alors, la France est-elle seulement le pays où nous habitons ou bien quelque chose de plus et autre ? Réponse dans cette édition spéciale des Contrariantes.
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Ce n'est qu'un au revoir ?
Même les meilleures choses ont une fin... Laetitia Strauch-Bonart ayant décidé de voguer vers de nouvelles aventures éditoriales, le podcast « Les Contrariantes » cesse d’exister. L’occasion pour nos duettistes d’un petit numéro spécial « best of » et de se remémorer le meilleur et le pire de deux saisons riches en échanges, en découvertes, en contre-pieds et contrariétés... mais aussi en bons gros ratés et en numéros qui, heureusement, n’ont jamais vu le jour ! Un immense merci à nos auditeurs et que les plus fidèles se rassurent : ici ou ailleurs, les idées élevées en liberté sont loin d’avoir dit leur dernier mot.
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