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Circular Metabolism Podcast - đź“… Calendrier de l'Avent 16/26 - Paradoxe de Jevons

đź“… Calendrier de l'Avent 16/26 - Paradoxe de Jevons

12/16/24 • 4 min

Circular Metabolism Podcast

đź“… Calendrier de l'Avent 16/26 - P comme Paradoxe de Jevons


Ce concept développé par Stanley Jevons au XIXè siècle souligne que malgré l’augmentation de l’efficacité (créer plus de produits pour la même quantité de ressources) de notre utilisation de ressources notre consommation totale et absolue augmente.


Dans son livre intitulé Sur la question du Charbon datant de 1865, Jevons remarque que la consommation totale de charbon en Angleterre a considérablement augmenté malgré les considérables améliorations d’efficacité amenées par la machine à vapeur de James Watt. La raison se trouve dans le fait que les améliorations amenées font chuter le prix puisque nous avons besoin de moins de charbon pour un travail mécanique égal des machines, et du coup celles-ci se démultiplient.


Dans le livre Cheaponomics, il est estimé que les différents progrès technologiques des machines à vapeur ont réduit de deux-tiers (66 %) la consommation de charbon par unité de fer produite, mais dans le même temps ont conduit à une multiplication par dix (1 000 %) de la quantité de charbon consommée.


Nous rentrons ainsi vers une boucle de rétroaction positif ou chaque progrès, chaque avancée technologique est effacée ou absorbée par notre augmentation totale de la consommation. Chaque effort des ingénieu.res pour rendre nos systèmes plus efficaces est d’une certaine manière réinvesti dans la machine pour consommer plus.


A l’heure de dématérialisation et de la décarbonation, allons nous pouvoir enfin découpler notre consommation totale avec les gains d’efficacité ?

Cette question n’a pas de réponse forcément technique mais plutôt une réponse idéologique ou de valeur sociétale car pour y répondre nous avons plusieurs choix.


1/ Profiter de l’efficacité pour maintenir le même confort de vie actuel et du coup maintenir notre consommation de ressources actuelle. Appelons ceci une économie stationnaire.


2/ Utiliser l’efficacité actuelle ET éliminer les gaspillages ainsi que des activités superflues afin de réduire de manière absolue notre consomamtion de ressources actuelle. Appelons ceci une économie de décroissance.


3/ Utiliser cette efficacité et redistribuer les ressources équitablement pour offrir les mêmes services à tou.tes et garder la consommation actuelle. Appelons ceci une économie redistributive.


4/ Continuer à faire comme aujourd’hui. Toujours inventer de nouvelles technologies qui vont certes produire des avions et des voitures plus efficaces, des bâtiments plus optimisés, des chaussures upcyclées mais jamais réduire notre consommation. Une fuite à l’avant à la fois.


Entendons nous, je ne suis pas en train de dire que l’efficacité est mauvaise en soi. Pas du tout. Au contraire, profitons autant que possible de tous les progrès technologiques que nous avons pu développer mais pour les bonnes raisons. Et par la même occasion, posons nous la question de quand le cycle perpétuel de nouvelles technologies doit s’arrêter.


Allez Ă  demain pour la lettre Q,

✌️


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đź“… Calendrier de l'Avent 16/26 - P comme Paradoxe de Jevons


Ce concept développé par Stanley Jevons au XIXè siècle souligne que malgré l’augmentation de l’efficacité (créer plus de produits pour la même quantité de ressources) de notre utilisation de ressources notre consommation totale et absolue augmente.


Dans son livre intitulé Sur la question du Charbon datant de 1865, Jevons remarque que la consommation totale de charbon en Angleterre a considérablement augmenté malgré les considérables améliorations d’efficacité amenées par la machine à vapeur de James Watt. La raison se trouve dans le fait que les améliorations amenées font chuter le prix puisque nous avons besoin de moins de charbon pour un travail mécanique égal des machines, et du coup celles-ci se démultiplient.


Dans le livre Cheaponomics, il est estimé que les différents progrès technologiques des machines à vapeur ont réduit de deux-tiers (66 %) la consommation de charbon par unité de fer produite, mais dans le même temps ont conduit à une multiplication par dix (1 000 %) de la quantité de charbon consommée.


Nous rentrons ainsi vers une boucle de rétroaction positif ou chaque progrès, chaque avancée technologique est effacée ou absorbée par notre augmentation totale de la consommation. Chaque effort des ingénieu.res pour rendre nos systèmes plus efficaces est d’une certaine manière réinvesti dans la machine pour consommer plus.


A l’heure de dématérialisation et de la décarbonation, allons nous pouvoir enfin découpler notre consommation totale avec les gains d’efficacité ?

Cette question n’a pas de réponse forcément technique mais plutôt une réponse idéologique ou de valeur sociétale car pour y répondre nous avons plusieurs choix.


1/ Profiter de l’efficacité pour maintenir le même confort de vie actuel et du coup maintenir notre consommation de ressources actuelle. Appelons ceci une économie stationnaire.


2/ Utiliser l’efficacité actuelle ET éliminer les gaspillages ainsi que des activités superflues afin de réduire de manière absolue notre consomamtion de ressources actuelle. Appelons ceci une économie de décroissance.


3/ Utiliser cette efficacité et redistribuer les ressources équitablement pour offrir les mêmes services à tou.tes et garder la consommation actuelle. Appelons ceci une économie redistributive.


4/ Continuer à faire comme aujourd’hui. Toujours inventer de nouvelles technologies qui vont certes produire des avions et des voitures plus efficaces, des bâtiments plus optimisés, des chaussures upcyclées mais jamais réduire notre consommation. Une fuite à l’avant à la fois.


Entendons nous, je ne suis pas en train de dire que l’efficacité est mauvaise en soi. Pas du tout. Au contraire, profitons autant que possible de tous les progrès technologiques que nous avons pu développer mais pour les bonnes raisons. Et par la même occasion, posons nous la question de quand le cycle perpétuel de nouvelles technologies doit s’arrêter.


Allez Ă  demain pour la lettre Q,

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undefined - đź“… Calendrier de l'Avent 15/26 - O comme FenĂŞtre d'Overton

đź“… Calendrier de l'Avent 15/26 - O comme FenĂŞtre d'Overton

Le mot d’aujourd’hui pour la lettre O comme Fenêtre d’Overton.

Ce concept développé par Joseph P. Overton, un politologue et lobbyiste américain présente une “fenêtre” dans laquelle une série d’idées et de politiques sont considérées comme acceptable par l’opinion du grand public. A l’extérieur de cette fenêtre les idées sont considérées comme trop extrêmes et non entendables par le grand public particulièrement pour faire passer une loi, une politique ou élir une personne.

Cette illustration résume les différentes niveaux d’acceptation d’une idée par le public.

Une idée peut être considée comme : Impensable, Radicale, Acceptable, Raisonnable, Populaire, ou accepté comme une Politique publique. Ces idées peuvent être tant en faveur de plus de libertés ou moins de libertés.

L’utilité de cette fenêtre est de comprendre que malgré la popularité d’une personnalité, si les idées proposées se trouvent en dehors de la fenêtre actuelle alors elles ont peu de chances de se transformer en politiques publiques.

Cependant, cette fenêtre n’est pas fixe ou statique. Elle peut bouger dans un sens ou dans un autre, se refermer ou s’élargir. Et là se trouve tout l’enjeu et toute l’opportunité pour les crises socio-écologiques. Nous pouvons tou.tes travailler pour élargir la fenêtre d’Overton.

Cela peut se faire via l’activisme par exemple avec de la désobéissance non-violente comme dans le cas des méga-bassines ou les ZAD, cela peut se faire via des études scientifiques produisent des connaissances empiriques d’alternatives, cela peut se faire via de la vulgarisation d’écrits ou de pensées.

Bref, notre perception bouge rapidement dans le bon comme le mauvais sens. Il y a quelques années, la sobriété et la décroissance étaient des concepts radicaux voire impensables pour les politiques publiques. Aujourd’hui la sobriété est devenu un concept acceptable voire raisonnable. Qui sait, d’ici peu nous allons avoir des vraies politiques de sobriété voire des partis politiques qui vont se présenter avec des programmes de décroissance.

Circular Metabolism est une publication soutenue par les lecteurs. Pour recevoir de nouveaux posts et soutenir mon travail, envisagez de devenir un abonné gratuit ou payant.


Notre travail peut se concentrer sur la production de connaissance, leurs transmissions et transformation en imaginaires afin d’ouvrir le champ de possible. Avant le COVID, il était impensable de fermer la majorité des aéroports dans le monde. Certes de nombreux scientifiques s’efforcent de dire que nous devons réduire les GES mais c’est un autre type de crise qui a rendu cette idée raisonnable voire populaire.

Les solutions et les idées sont déjà toutes présentes. Ne réinventons pas la roue. Efforçons nous de les rendrent acceptables et travailler contre les lobbys qui essayent de refermer cette fenêtre.

Allez Ă  demain pour la lettre P,

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undefined - đź“… Calendrier de l'Avent 17/26 - Q comme Quotas

đź“… Calendrier de l'Avent 17/26 - Q comme Quotas

Le mot d’aujourd’hui pour la lettre Q est Quota.


Dans cette séries d’épisodes j’ai essayé de souligner notre surconsommation de ressources et nos émissions de polluants au niveau mondial et local. J’ai également essayé de répéter que les crises que nous traversons ne sont pas uniquement écologiques mais aussi sociétales.

En résumé, nous sommes en train de trop extraire et polluer. Mais en réalité, cette consommation ne bénéficie qu’une petite partie de la planète pour que la majorité de la planète subisse les conséquences.


Un moyen de s’attaquer à cet enjeu socio-écologique de face serait de définir (collectivement et démocratiquement) une liste de besoins essentiels auxquels nous aurions tou.tes droit.

Je vous vois venir. Oui mais les besoins c’est subjectif. Comment on définit quelque chose de subjectif pour tous ? Une personne agée et une personne jeune n’ont pas besoin des mêmes choses.

Ne vous inquietez pas, il y a un moyen de contourner cette question. Lors de mon entretien avec Cédric Durand, il me disait qu’il considérait un besoin comme universel lorsque :

1/ ce besoin peut-ĂŞtre fourni Ă  tou.tes

2/ la satisfaction de ce besoin par tou.tes ne fait pas dépasser les limites planétaires

Cela ressemble à l’économie du doughnut appliqué au niveau des besoins. On se trouve ainsi sur un chemin de crête où nous devons composer démocratiquement sur ce qui possible et ce qui est essentiel. Cela ne veut pas dire que nous allons tous et toutes satisfaire les mêmes besoins mais nous avons une palette avec laquelle nous pouvons composer notre vie.

Dans un monde parfait, ces besoins essentiels pourraient garantis par son territoire, son pays ou au niveau mondial. Un nombre de kWh d’énergie pour le chauffage et les appareils électroménagers garantis. Un nombre de m3 d’eau pour la nourriture et l’hygiène garantis. Un nombre de kms de déplacement garantis.

Cela peut paraître extrême mais dans beaucoup de pays l’éducation et les soins de santé fonctionnent déjà sous ses modalités.

L’idée serait de fournir un quota de ressources nécessaires pour satisfaire des besoins essentiels. Et pour ces quotas on revient à la question : 1/ fourniture à tout le monde et 2/ non dépassement des limites planétaires.

Dans l’histoire ces quotas ont souvent été utilisé, notamment durant les guerres ou durant les crises financières. Durant la Première Guerre Mondiale, à Paris, le charbon était distribué par coupons en fonction de la taille d’un ménage. A cette époque, une grande partie de la population la plus pauvre a eu accès pour la première d’un confort de vie plus élevé. Cette question de rationnement est notamment étudiée par la chercheuse Mathilde Szuba1.


En pratique, aujourd’hui nous voyons des agences de l’eau proposer des tarifs différents en fonction du niveau de la consommation, allant de gratuit pour les premiers m3 essentiels à très cher lorsque le nombre des m3 devient trop important.

Je ne pense pas que nous devons utiliser le levier du prix pour résoudre cette question car les plus riches auront toujours un moyen de consommer plus (par exemple en rachetant les quotas d’autres personnes).


Bref, cette question de quota de ressources et de quota d’émissions permet à mon sens de rendre beaucoup plus tangible la finitude des ressources et du budget carbone. Cela permetrait d’expliciter le lien entre empreinte et besoins (plutôt qu’empreinte et consommation). Ce lien pourrait par la suite être mobilisé afin de mieux dimensionner les infrastructures (lettre I) et choisir le niveau de technique pour y parvenir (lettre L).

Allez Ă  demain pour la lettre R,

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