Se connecter

goodpods headphones icon

Pour accéder à toutes nos fonctionnalités

Ouvrez l’application Goodpods
Close icon
Fracas - Sylvie Hoarau : “C’est très dérangeant d’avoir ce point de vue là”

Sylvie Hoarau : “C’est très dérangeant d’avoir ce point de vue là”

06/14/22 • 10 min

Fracas

Cette semaine, dans Fracas, on veut vous faire découvrir une sélection d'épisodes de notre podcast Le Book Club, ayant un rapport avec la parole et le langage.

Perverse. C’est de cette manière qu’a été décrite l’héroïne du roman Lolita de Vladimir Nabokov à sa publication en 1959. Pervers serait certainement le terme que l’on utiliserait aujourd’hui pour définir l’homme, beau-père et protagoniste de ce roman. Lolita est un roman qui plaît mais qui a toujours dérangé. À l’époque pour l’hypersexualisation de son héroïne, aujourd’hui pour des questions de violence et de pouvoir d’un homme, d’un adulte sur une jeune fille.

Pour son auteur, Vladimir Nabokov, il n’y a jamais eu de doutes sur ses intentions de romancier: “Lolita est une jeune fille de 12 ans alors que Monsieur Humbert est un homme mûr et c’est l’abîme entre son âge et celui de la fillette qui produit le vide”.

C’est un livre qui a fait scandale et qui pose question” Dans ce deuxième épisode spécial confinement, la chanteuse et compositrice Sylvie Hoarau du groupe Brigitte oscille entre deux états. Il y a l’admiration pour l’auteur: J’étais vraiment fascinée par Nabokov lui-même en me demandant mais quel esprit, comment... d’où sort une idée pareille d’abord de dépeindre cet amour sans aucune empathie pour l’objet de son amour -ce qui est quand même un peu étrange- et puis beaucoup d’humour aussi dans les situations... Et il y a la répulsion: “Je me souviens que ma fille avait 15 ans je crois quand j’ai lu ce livre. Et il y a des moments j’ai dû m’arrêter de lire parce que j’étais trop dérangée par le propos. La manière dont il décrit la sensualité, cette attirance pour cette toute jeune fille. C’est vraiment trop réaliste. Ça me mettait dans un état un peu d’angoisse. Je me disais, c’est possible qu’un homme d’un certain âge puisse avoir cette espèce de vision d’une très jeune fille donc ça me mettait très mal à l’aise. » Mais Lolita est un roman, une fiction. Et n’est-ce pas le rôle des romans de dérouter souvent, de déranger parfois et de in fine poser questions ? Cet épisode, c’est toute cette question et toute la réflexion de Sylvie Hoarau.


Cet épisode est présenté par Agathe le Taillandier, Maud Benakcha était au montage, à l’édition et à la coordination. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage de cet épisode et Pauline Thomson en a composé la musique.


Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à [email protected]


Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

plus icon
bookmark

Cette semaine, dans Fracas, on veut vous faire découvrir une sélection d'épisodes de notre podcast Le Book Club, ayant un rapport avec la parole et le langage.

Perverse. C’est de cette manière qu’a été décrite l’héroïne du roman Lolita de Vladimir Nabokov à sa publication en 1959. Pervers serait certainement le terme que l’on utiliserait aujourd’hui pour définir l’homme, beau-père et protagoniste de ce roman. Lolita est un roman qui plaît mais qui a toujours dérangé. À l’époque pour l’hypersexualisation de son héroïne, aujourd’hui pour des questions de violence et de pouvoir d’un homme, d’un adulte sur une jeune fille.

Pour son auteur, Vladimir Nabokov, il n’y a jamais eu de doutes sur ses intentions de romancier: “Lolita est une jeune fille de 12 ans alors que Monsieur Humbert est un homme mûr et c’est l’abîme entre son âge et celui de la fillette qui produit le vide”.

C’est un livre qui a fait scandale et qui pose question” Dans ce deuxième épisode spécial confinement, la chanteuse et compositrice Sylvie Hoarau du groupe Brigitte oscille entre deux états. Il y a l’admiration pour l’auteur: J’étais vraiment fascinée par Nabokov lui-même en me demandant mais quel esprit, comment... d’où sort une idée pareille d’abord de dépeindre cet amour sans aucune empathie pour l’objet de son amour -ce qui est quand même un peu étrange- et puis beaucoup d’humour aussi dans les situations... Et il y a la répulsion: “Je me souviens que ma fille avait 15 ans je crois quand j’ai lu ce livre. Et il y a des moments j’ai dû m’arrêter de lire parce que j’étais trop dérangée par le propos. La manière dont il décrit la sensualité, cette attirance pour cette toute jeune fille. C’est vraiment trop réaliste. Ça me mettait dans un état un peu d’angoisse. Je me disais, c’est possible qu’un homme d’un certain âge puisse avoir cette espèce de vision d’une très jeune fille donc ça me mettait très mal à l’aise. » Mais Lolita est un roman, une fiction. Et n’est-ce pas le rôle des romans de dérouter souvent, de déranger parfois et de in fine poser questions ? Cet épisode, c’est toute cette question et toute la réflexion de Sylvie Hoarau.


Cet épisode est présenté par Agathe le Taillandier, Maud Benakcha était au montage, à l’édition et à la coordination. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage de cet épisode et Pauline Thomson en a composé la musique.


Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à [email protected]


Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Épisode précédent

undefined - Adélaïde Bon : “De la joie s'il vous plaît, de la joie !”

Adélaïde Bon : “De la joie s'il vous plaît, de la joie !”

Cette semaine, dans Fracas, on veut vous faire découvrir une sélection d'épisodes de notre podcast Le Book Club, ayant un rapport avec la parole et le langage.

Adélaïde Bon est comédienne, autrice et lectrice à voix haute. En mars 2018, elle publie son premier roman, La Petite fille sur la banquise, dans lequel elle raconte le viol dont elle a été victime à l’âge de neuf ans. Elle y décrit la difficulté de parler avec justesse de ce qu’elle a subi. “La violence sexuelle nous prive de mots”. Pendant des années, elle a le sentiment que les mots lui font défaut, qu’ils mentent, et elle ne parvient plus à communiquer avec le monde qui l’entoure.

C’est en partie grâce à la littérature qu’Adélaïde Bon réussit à se reconstruire. Elle se réfugie dans les “mondes imaginaires et fictifs”. Elle devient alors une “lectrice dévorante”. Mais Adélaïde Bon ne parvient pas à se détacher de cette méfiance qu’elle a envers les mots. Il lui manquait un livre “qui dirait les mots à l’endroit.” Ce livre, elle est finalement tombée dessus par hasard il y a quelques années. C’est le roman L’art de la joie de Goliarda Sapienza, et elle a choisi de nous le présenter dans cet épisode.

Il retrace la vie de Modesta, née en Italie au début du XXème siècle. Dans ce livre, il est aussi question de viol, d’inceste, de rapports de domination. Adélaïde Bon se sent alors rassurée de savoir qu’il est possible de “dire les choses, les vraies choses, celles qui sont tues”.

Et puis il y a ce titre : L’art de la joie. C’est la première chose qui a attiré l’attention d’Adélaïde Bon quand elle a acheté ce livre. “La joie ça a été ma bouée de sauvetage pendant des années”. Adélaïde Bon voit à travers le portrait de cette femme la possibilité de se libérer de son passé, et de reprendre le contrôle de son récit.


Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Marie Salah a envoyé les questions de cette interview à Adélaïde Bon. Clémence Lecart a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage de cet épisode et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast.


La retranscription de l’épisode est disponible ici.


Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Épisode suivant

undefined - Agnès Desarthe : “La solution est toujours dans les livres, très rarement dans la vie”

Agnès Desarthe : “La solution est toujours dans les livres, très rarement dans la vie”

Cette semaine, dans Fracas, on veut vous faire découvrir une sélection d'épisodes de notre podcast Le Book Club, ayant un rapport avec la parole et le langage.

Agnès Desarthe est autrice et traductrice. Elle a publié en 2021 L'Éternel Fiancé.

En parallèle de l'écriture de son dernier roman, elle a traduit des articles de l’autrice Virginia Woolf pour le magazine britannique le Literary Times Supplement. Écrire ou traduire, traduire et écrire, elle a “toujours exercé ces deux activités en même temps, parfois dans la même journée”. Agnès Desarthe ne saurait dire laquelle de ces deux casquettes elle préfère tant elles sont complémentaires. “L’un repose de l’autre”. Mais dans tous les cas, c’est la lecture qui est au coeur de son travail.

Dans cet épisode, Agnès Desarthe nous présente le roman Laura Willowes, de l’autrice américaine Sylvia Townsend Warner. Dans ce livre “étrange” où se mêlent naturel et surnaturel, Laura Willowes, une jeune femme plutôt réservée et docile décide de tout plaquer pour partir s’installer dans la campagne reculée anglaise. Ce livre a beaucoup marqué Agnès Desarthe parce qu’il fait écho à son histoire familiale, à son enfance, à sa grand-mère paternelle. “J’ai toujours eu l’impression que le naturel et surnaturel étaient main dans la main dans mon quotidien”. Laura Willowes, c’est finalement une “ode à la liberté, à l’autonomie, et à la possibilité d’être soi”. On sent paraître le désir d’être proche de la nature, une “nature sauvage” qui pousse le personnage principal à s’affranchir des conventions sociétales imposées à aux femmes. Agnès Desarthe recommande également le roman Martin Eden de Jack London, que la comédienne Lison Daniel nous avez déjà présenté dans un précédent épisode du Book Club.

Le Book Club est un podcast présenté par Agathe le Taillandier. Elle a également envoyé les questions de cette interview à Agnès Desarthe. Lucile Rousseau-Garcia a fait le montage de cet épisode. Jean-Baptiste Aubonnet a fait le mixage et Pauline Thomson en a composé la musique. Maud Benakcha est à l’édition et à la coordination de ce podcast.

La retranscription de cet épisode est disponible ici.


Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Commentaires de l'épisode

Générer un badge

Obtenez un badge pour votre site web qui renvoie vers ce episode

Sélectionnez le type et la taille
Open dropdown icon
share badge image

<a href="https://goodpods.com/podcasts/fracas-174730/sylvie-hoarau-cest-tr%c3%a8s-d%c3%a9rangeant-davoir-ce-point-de-vue-l%c3%a0-21451239"> <img src="https://storage.googleapis.com/goodpods-images-bucket/badges/generic-badge-1.svg" alt="listen to sylvie hoarau : “c’est très dérangeant d’avoir ce point de vue là” on goodpods" style="width: 225px" /> </a>

Copier