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Pépites - Camille Froidevaux-Metterie : “J’ai l’impression de faire un travail collectif avec toutes ces femmes” [REDIFFUSION]

Camille Froidevaux-Metterie : “J’ai l’impression de faire un travail collectif avec toutes ces femmes” [REDIFFUSION]

02/03/21 • 16 min

Pépites

Camille Froidevaux-Metterie est philosophe féministe, professeure de science politique et chargée de mission égalité diversité à l’université Reims Champagne-Ardenne. Elle nous invite dans sa “petite grotte”, son bureau où elle travaille, lit et parfois dort. Dans cet espace à elle seule, il y a “une grande bibliothèque en trois parties. Il y a des livres d’histoire et de philosophie d’abord qui remontent à mes années d’études et puis que je complète chaque année, chaque mois, quasiment chaque semaine. Il y a une bibliothèque de science politique qui correspond à mon travail d’enseignante. Et puis, la dernière, ma préférée j’allais dire… En tous cas celle qui aujourd’hui est la plus importante pour moi: ma bibliothèque féministe qui comporte beaucoup d’essais, beaucoup de philosophie. A la fois des classiques mais aussi des ouvrages plus récents. Et puis des ouvrages qui sont en quelque sorte le fondement de tout mon travail. Des ouvrages sans lesquels je ne pourrais pas faire ce que je fais”.  


Partie pour passer son confinement dans des essais féministes, Camille Froidevaux-Metterie s’est finalement tournée vers des romans et vers une histoire d’ours. Elle nous parle de Croire aux fauves de l'anthropologue Nastassja Martin: “Elle relate comment, alors qu’un jour elle s’était éloignée de ses compagnons de voyage, pour aller marcher seule dans la forêt elle a rencontré un ours. Quand je dis “rencontrer” vous vous doutez bien qu’il s’est agit de plus que d’une rencontre, d’un véritable combat d’un duel, d’une lutte corps à corps. Dont elle est sortie victorieuse puisqu’elle n’est pas morte mais avec une partie du visage arraché, restée dans la gueule de l’ours et puis aussi une jambe très abîmée”. Lecture de “déconfinement” pour Camille Froidevaux-Metterie, cette lecture et ce récit du rapport au corps l’ont bouleversée alors qu’elle était touchée physiquement et mentalement par le virus du Covid 19. 


Cet épisode est présenté par Agathe le Taillandier, Maud Benakcha était au montage, à l’édition et à la coordination. Tristan Mazire a fait le mixage de cet épisode et Pauline Thomson en a composé la musique. 


Marion Girard est responsable de productions, Maureen Wilson, responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.


Camille Froidevaux-Metterie a publié récemment Seins. En quête d’une libération et La Révolution du Féminin est disponible republié en Folio. Ces deux ouvrages peuvent être retrouvés en format ebook. 


Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à [email protected]


Cet épisode a été diffusé la première fois le 24 avril 2020.

 

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Camille Froidevaux-Metterie est philosophe féministe, professeure de science politique et chargée de mission égalité diversité à l’université Reims Champagne-Ardenne. Elle nous invite dans sa “petite grotte”, son bureau où elle travaille, lit et parfois dort. Dans cet espace à elle seule, il y a “une grande bibliothèque en trois parties. Il y a des livres d’histoire et de philosophie d’abord qui remontent à mes années d’études et puis que je complète chaque année, chaque mois, quasiment chaque semaine. Il y a une bibliothèque de science politique qui correspond à mon travail d’enseignante. Et puis, la dernière, ma préférée j’allais dire… En tous cas celle qui aujourd’hui est la plus importante pour moi: ma bibliothèque féministe qui comporte beaucoup d’essais, beaucoup de philosophie. A la fois des classiques mais aussi des ouvrages plus récents. Et puis des ouvrages qui sont en quelque sorte le fondement de tout mon travail. Des ouvrages sans lesquels je ne pourrais pas faire ce que je fais”.  


Partie pour passer son confinement dans des essais féministes, Camille Froidevaux-Metterie s’est finalement tournée vers des romans et vers une histoire d’ours. Elle nous parle de Croire aux fauves de l'anthropologue Nastassja Martin: “Elle relate comment, alors qu’un jour elle s’était éloignée de ses compagnons de voyage, pour aller marcher seule dans la forêt elle a rencontré un ours. Quand je dis “rencontrer” vous vous doutez bien qu’il s’est agit de plus que d’une rencontre, d’un véritable combat d’un duel, d’une lutte corps à corps. Dont elle est sortie victorieuse puisqu’elle n’est pas morte mais avec une partie du visage arraché, restée dans la gueule de l’ours et puis aussi une jambe très abîmée”. Lecture de “déconfinement” pour Camille Froidevaux-Metterie, cette lecture et ce récit du rapport au corps l’ont bouleversée alors qu’elle était touchée physiquement et mentalement par le virus du Covid 19. 


Cet épisode est présenté par Agathe le Taillandier, Maud Benakcha était au montage, à l’édition et à la coordination. Tristan Mazire a fait le mixage de cet épisode et Pauline Thomson en a composé la musique. 


Marion Girard est responsable de productions, Maureen Wilson, responsable éditoriale. Mélissa Bounoua est directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale.


Camille Froidevaux-Metterie a publié récemment Seins. En quête d’une libération et La Révolution du Féminin est disponible republié en Folio. Ces deux ouvrages peuvent être retrouvés en format ebook. 


Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à [email protected]


Cet épisode a été diffusé la première fois le 24 avril 2020.

 

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undefined - Diglee : "Quand je lis quelqu'un, j'aime bien aller sur ses traces" [REDIFFUSION]

Diglee : "Quand je lis quelqu'un, j'aime bien aller sur ses traces" [REDIFFUSION]

Lire, pour l’autrice et illustratrice Diglee, c’est mener une enquête. « Quand je lis des romans, je retrace ce qu’il y a de vrai dans le roman.» (23’35) « Ça ne m’intéresse pas de lire une histoire créée de toute pièce. » (24’00) 


Dans ce quatrième épisode du Book Club, Diglee nous entraîne dans sa bibliothèque « toute en bazar » (2’45). On y trouve en vrac des recueils de poésie, des livres qu’elle a illustrés, mais aussi des cartes postales anciennes et – plus surprenant encore – une boule de cristal. Beaucoup d’œuvres de sa collection ont été écrites par des femmes, et pour cause : la bibliothèque de Diglee est un temple en leur honneur. « Les prêtresses, ce sont les femmes chez moi : elles sont saluées, priées, louées. » (10’01). 


Férue de poésie, Diglee explique avoir un rapport instinctif aux mots : « En lisant un poème, je vais très souvent avoir envie de faire une image. » (4’10) Dans le cadre de son travail artistique, elle trouve régulièrement son inspiration dans l’œuvre des poétesses qu’elle admire : « Je vais à la chasse aux femmes qui écrivent de la poésie, et chaque mois je les illustre. » (3’45) 


Ce sont d’ailleurs trois livres de femmes que Diglee recommande : Inceste d'Anaïs Nin, la correspondance de George Sand et Alfred de Musset et Mon évasion de Benoîte Groult. Des ouvrages à teneur autobiographique qui ont permis à l’autrice de plonger dans la vie intime de ces trois femmes qu’elle admire : « Ce qui m’intéresse, c’est la vraie vie des gens, et ce qu’ils et elles ont à dire sur leur vie. » (21’50)


Ces trois autrices fascinent Diglee. Elle cherche inlassablement à rassembler des traces de leur passage sur terre, notamment les éditions originales signées. « Ça me bouleverse », explique-t-elle, les larmes aux yeux. (6’30) C’est d’ailleurs en lisant George Sand, qui avait entamé un voyage en Italie avec Musset en 1833, que Diglee a décidé de se rendre elle aussi à Venise. « J’avais besoin d’être dans l’endroit où ça s’est passé. » (29’30) 


Dans cet épisode, Diglee raconte que ces autrices l’ont apaisée, lui ont permis de gagner en confiance, et lui ont donné envie de s’affranchir de certaines normes sociales et sexuelles. Elle souhaite désormais leur faire honneur, afin qu’elles soient reconnues comme aussi talentueuses que leurs homologues masculins. « Aujourd’hui je suis complètement décomplexée de me dire que, pour le moment, j’ai besoin de porter les femmes qui écrivent. Les auteurs hommes n’ont pas besoin de mon soutien. » (42’51) 


Cet épisode du Book Club est sponsorisé par Audible. Cet entretien a été mené par Maud Ventura. Le montage a été réalisé par Maud Ventura et Iris Ouedraogo, qui était également en charge de la coordination. Jean-Baptiste Aubonnet était au mix et Charlotte Pudlowski à la rédaction en chef.


Le Book Club est un podcast de Louie Media que vous pouvez retrouver sur notre site Louiemedia.com et sur toutes les plateformes d'écoute :

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undefined - Rebecca Manzoni : "J'écris parce qu'on n'avait plus rien à se dire" [REDIFFUSION]

Rebecca Manzoni : "J'écris parce qu'on n'avait plus rien à se dire" [REDIFFUSION]

Entre un téléphérique jouet, des baguettes de batterie et un tipi d’enfant se dresse la bibliothèque vivante de Rebecca Manzoni, journaliste à France Inter. Chez elle, les livres se baladent sur le sol comme une trace des pérégrinations de toute sa famille. Depuis des années, elle a pris l’habitude de vivre ses livres: de les corner, de les recopier… que ce soit pour se souvenir, ou pour lui donner de l’inspiration. Dans sa chronique Pop N' Co elle fait entendre le monde à travers la musique. Et comprendre le monde, c’est l’un de ses leitmotiv. Pour se faire, elle lit beaucoup d’auteur.ice.s actuel.le.s : “C’est important de lire les livres d’auteurs contemporains pour savoir ce qu’il se passe, en tout cas pour avoir accès à des mondes que je n’ai pas l’occasion de fréquenter.” (30:33). 


Avec La place d’Annie Ernaux, le livre qu’elle présente dans ce dix-huitième épisode du Book Club, elle nous parle d’héritage: de monde qui a été et qui n’est plus vraiment, de traditions, d’éloignement et de déceptions jamais cicatrisées. Malgré l’importance que ce livre a dans sa vie, ça n’a pas été l’amour au premier regard. C’est au lycée qu’elle le découvre: ”Je suis complètement passé à côté de ce livre au début, je l’ai lu scolairement, car c'est quand même pas un livre très aimable.”(10:35)


Ce livre, qu’elle a relu par la suite, est alors devenu fondamental pour elle: “c’est un livre tellement important pour moi qu’il faut que les mots soient justes, je ne voudrais pas la trahir, Annie Ernaux”(11:42).


Cette autobiographie incarne le concept de transfuge de classe: le fait pour une personne de changer de milieu social au cours de sa vie. L’autrice Annie Ernaux y parle de son père. C’est “l’histoire de la vie de cet homme, d’un milieu populaire”(12:43) et de l’autrice/narratrice qui ”va prendre ses distances [avec ce milieu], mais c’est une souffrance” (12:56) résume Rebecca Manzoni.


Si la journaliste a choisi de nous parler de La Place, c’est qu’elle se sent très proche du vécu d’Annie Ernaux et de ce qu’elle décrit, que ce soit dans les relations entre les membres de sa famille ou du sentiment de trahison que ressent son père face au statut de transfuge de sa fille. C’est un livre qui l’a marquée car; “c’est quelque chose qui me touche énormément” (18:20), “mon père venait vraiment d’un milieu social tel qu’elle elle le décrit, avec l’immigration italienne en plus”, (21:53) et même si mon père est venu très régulièrement chez moi, je pense qu’il y avait cette idée de “tu ne me comprends plus, tu t’es trop éloignée”. (23:21)


Cet épisode a été mené et présenté par Agathe le Taillandier. Le montage, l’édition et la coordination ont été réalisés par Maud Benakcha. Jean-Baptiste Aubonnet était au mix. La musique est de Pauline Thomson.


Pour que les podcasts de Louie soient accessibles à toutes et tous, des retranscriptions écrites des épisodes sont disponibles sur notre site internet. Si celle de l’épisode que vous cherchez n’est pas encore disponible, vous pouvez nous écrire à [email protected]


Cet épisode a été diffusé la première fois le 17 mars 2020.

 

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