
DJ Mehdi : les toutes premières fois (2/10)
09/13/21 • 8 min
Dj Mehdi grandit dans un monde où la musique est une affaire de famille. Et si tout commence grâce à ses oncles et à ses parents, il doit aussi beaucoup à ses cousins qui vont lui ouvrir les portes du hip hop et avec qui il va bidouiller ses premières instru.
Mais avant de faire du rap, Mehdi en écoute. On est à la fin des années 80, les gars de chez lui, qu’il croise à la MJC, lui font tourner des disques qu’ils ont chipés, des albums de Boogie Down Productions ou Big Daddy Kane. Et puis un jour sort un album qui va tout changer pour lui : It Takes A Nation to Hold Us Back. Par hasard, il a entendu le morceau ‘Rebel Without a Pause’ et, comme beaucoup, il y a eu un avant et un après. Alors quand sa mère lui donne 40 francs, il se rend à la FNAC et achète la cassette. On est en 1988, Mehdi, qui n’est pas encore DJ a 11 ans, et ce disque va devenir un de ses albums préférés.
Peu de temps après, ses cousins lui proposent de monter un groupe : Légitime Défense. Le nom est cool, et l’idée c’est d’écrire du rap, de faire du beatbox et surtout de composer des instru originales. Sauf qu’à l’époque, il faut tout un tas de matériel pour produire. Un sampleur coûte 30 000 francs. Alors Mehdi découvre le système D.
Dans une longue interview pour le magazine Snatch, il a décrit sa méthode pour bidouiller des boucles : sur une platine de gauche, il lançait un vinyle avec des rythmiques. Sur sa platine de droite, il jouait un maxi de Barry White ou James Brown. Toutes les 8 mesures, il lançait une boucle. Après ça, il se servait de deux lecteurs cassettes sur lesquels il enregistrait, gravait, regravait ses instru. Il le raconte aussi dans un documentaire consacré aux homes studio
Bref : en 1990, depuis sa chambre d’ado, sans matériel, avec juste un sacré sens de la débrouille, quelques conseils et des bons vinyles, Mehdi improvise et devient DJ.
Il tiendra souvent à préciser qu’autour de lui, il y avait d’autres passionnés qui auraient pu devenir des super DJ, si cela n’avait pas coûté tant d’énergie et d’argent. Et c’est donc à force de persévérance et avec un peu chance, que DJ Mehdi met un pied à l’étrier.
Rapidement, les choses vont s'accélérer pour lui. En croisant Dee Nasty, en rencontrant Kery James, Manu Key ou les DJ de Radio Nova. Mais ça c’est la suite de cette histoire, qu’on vous raconte toute la journée sur nos ondes.
Pour l’instant, replongeons dans le disque par lequel tout a commencé, le premier album que DJ Mehdi a acheté, celui avec lequel il a compris que l’on pouvait faire de la musique même sans savoir jouer d’un instrument, le disque aussi qu’il dira avoir le plus écouté dans sa vie : It Takes A Nation to Hold Us Back.
Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dj Mehdi grandit dans un monde où la musique est une affaire de famille. Et si tout commence grâce à ses oncles et à ses parents, il doit aussi beaucoup à ses cousins qui vont lui ouvrir les portes du hip hop et avec qui il va bidouiller ses premières instru.
Mais avant de faire du rap, Mehdi en écoute. On est à la fin des années 80, les gars de chez lui, qu’il croise à la MJC, lui font tourner des disques qu’ils ont chipés, des albums de Boogie Down Productions ou Big Daddy Kane. Et puis un jour sort un album qui va tout changer pour lui : It Takes A Nation to Hold Us Back. Par hasard, il a entendu le morceau ‘Rebel Without a Pause’ et, comme beaucoup, il y a eu un avant et un après. Alors quand sa mère lui donne 40 francs, il se rend à la FNAC et achète la cassette. On est en 1988, Mehdi, qui n’est pas encore DJ a 11 ans, et ce disque va devenir un de ses albums préférés.
Peu de temps après, ses cousins lui proposent de monter un groupe : Légitime Défense. Le nom est cool, et l’idée c’est d’écrire du rap, de faire du beatbox et surtout de composer des instru originales. Sauf qu’à l’époque, il faut tout un tas de matériel pour produire. Un sampleur coûte 30 000 francs. Alors Mehdi découvre le système D.
Dans une longue interview pour le magazine Snatch, il a décrit sa méthode pour bidouiller des boucles : sur une platine de gauche, il lançait un vinyle avec des rythmiques. Sur sa platine de droite, il jouait un maxi de Barry White ou James Brown. Toutes les 8 mesures, il lançait une boucle. Après ça, il se servait de deux lecteurs cassettes sur lesquels il enregistrait, gravait, regravait ses instru. Il le raconte aussi dans un documentaire consacré aux homes studio
Bref : en 1990, depuis sa chambre d’ado, sans matériel, avec juste un sacré sens de la débrouille, quelques conseils et des bons vinyles, Mehdi improvise et devient DJ.
Il tiendra souvent à préciser qu’autour de lui, il y avait d’autres passionnés qui auraient pu devenir des super DJ, si cela n’avait pas coûté tant d’énergie et d’argent. Et c’est donc à force de persévérance et avec un peu chance, que DJ Mehdi met un pied à l’étrier.
Rapidement, les choses vont s'accélérer pour lui. En croisant Dee Nasty, en rencontrant Kery James, Manu Key ou les DJ de Radio Nova. Mais ça c’est la suite de cette histoire, qu’on vous raconte toute la journée sur nos ondes.
Pour l’instant, replongeons dans le disque par lequel tout a commencé, le premier album que DJ Mehdi a acheté, celui avec lequel il a compris que l’on pouvait faire de la musique même sans savoir jouer d’un instrument, le disque aussi qu’il dira avoir le plus écouté dans sa vie : It Takes A Nation to Hold Us Back.
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DJ Mehdi : l'enfance d'un Prince (1/10)
Quand Mehdi Favéris-Essadi naît, en 1977, ce qui cartonne en France c’est Boney M, Michel Sardou ou Gérard Lenorman. Mais lui voit le jour loin de tout ça. Depuis Colombes et Gennevilliers, dans le 92, il a la chance d’être entouré de gens qui vont lui faire découvrir des continents de musique : Prince, Madonna, Gainsbourg, de la musique orientale.
Son père collectionne les vinyles de soul ou de rock. Ses oncles, ses cousins aussi ont des tas de disques de disco et de funk à lui faire entendre. D’ailleurs, certains sont aussi musiciens, et s’ils n’ont pas fait carrière, ils permettent à Mehdi de jouer avec leur basse, leur guitare, leur batterie. Tout petit, la musique c’est déjà un jeu pour lui.
Et puis à cette époque là, dans le quartier aussi Mehdi croise des jeunes, des grands-frères qui sont passionnés. En fait, Mehdi dira souvent qu’il a aimé la musique parce qu’il a baigné dedans - et que sa vocation n'est pas née en idéalisant des méga stars à l’autre bout du monde, mais en écoutant des histoires pointues, exaltées, fascinantes racontées par ses proches et ses aînés.
C’est un peu la passion des autres qui lui a donné envie d’en être, lui aussi.
Cette enfance, DJ Mehdi l’a racontée dans une double mixtape : 7 Kings, vol 1 - hommage d’abord aux producteurs comme DJ Premier, les Soulquarians, Large Professor ou Dre qu’il a toujours admirés. Mais c’est le volume 2 qui semble encore plus intime. Sur cette cassette on entend Rufus & Chaka Khan, Curtis Mayfield, Bootsy Collins, George Clinton ou les Beatles. Ces 7 rois de la musique, ce sont ses influences, les artistes qu’il a souvent samplé. Ce sont surtout ces Rois qui ont fait de lui un Prince, des musiciens qu’il a découvert dans sa famille, en héritant de la discothèque immense familiale et de la culture collective qui l’a accompagné toute son enfance.
Et si on fouille ses tous premiers souvenirs musicaux, les premiers disques qu’il s’était approprié, c’est un album de Cheb Khaled produit par Safy Boutella et un best of de Charles Aznavour. C’étaient ses madeleines qui le renvoyaient, dès les premières notes, à son enfance, passée dans le salon de ses parents ou dans sa cité de Gennevilliers.
Ça il l’avait raconté à Isadora Dartial qui s’était plongée dans ses Oreilles en 2011. Cet épisode, cette interview qui dresse un portrait musical, on le rediffuse ce soir sur Radio Nova à partir de 21h.
Et en attendant, on écoute un des artistes dont il a su tirer le meilleur. Curtis Mayfield, son tout premier sample. Mehdi disait qu’il avait une voix magnifique, que c’était un caresseur de Fender, et que c’était la perfection.
D’ailleurs ses premiers samples, ce sera le sujet du prochain épisode de cette Nova Story, et sur Nova voici Curtis Mayfield avec ‘Make Me Believe in You’.
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DJ Mehdi : le combat commence à peine (3/10)
En 1990, dans une chambre d’ado et avec des sampleurs bidouillés, Mehdi est devenu DJ. Mais il y a plusieurs rencontres grâce auxquelles il va devenir DJ Mehdi.
La première c’est avec Dee Nasty. Comme beaucoup de fans de hip hop, Mehdi écoute Radio Nova les dimanche soir, avec un magnétophone à la main pour tout enregistrer. Mais un jour, il le croise pour de bon - à une fête de quartier. Alors Mehdi lui raconte comment il a commencé à bricoler des instru et Dee Nasty lui suggère de couper les bandes et de les recoller. Et c’est comme ça qu’il se met à sampler. Un soir du nouvel an 1991, Dee Nasty l’invite même à jouer de 23 à minuit dans une fête. C’est la première fois qu’il joue devant un public qu’il ne connaît pas. Et il réalise qu’il aime ce lien avec la foule.
La deuxième rencontre, c’est avec Kery James et sa clique. C’est sur les conseils de Dee Nasty, que Manu Key, manager du groupe qui s’appelle déjà Ideal Junior et qui recherche un beatmaker, le contacte. Il lui donne rendez-vous à la Défense, ne vient pas. Lui redonne rendez-vous, ne vient toujours pas. Et finalement, une après-midi de 1992, il finit par les rencontrer : le groupe, dont le morceau ‘La Vie est Brutale’ connaît un petit succès, a un concert prévu pour la semaine suivante mais pas de DJ pour les accompagner. Manu Key a déjà vu Dj Mehdi jouer des disques, Kery et lui se sont aussi croisés à un concert à la Maison des jeunes de Clichy, alors ça peut le faire.
Et ça le fait. Enfin. Humainement, amicalement, musicalement, c’est le début d’une grande histoire. Mais pour ce premier concert, la première partie du Ministère AMER dans le 18ème arrondissement de Paris, rien ne se passe comme prévu. Mehdi qui a 15 ans et à qui on a promis qu’il serait rentré chez lui à 20h comprend que dans le rap comme avec sa future bande d’amis, c’est le bordel. Il finit par rentrer chez lui à 21h, sans avoir joué, et se fait punir par sa mère.
Reste qu’il a rencontré Manu Key et Ideal J, et que le groupe veut bien bosser avec lui. Ils se retrouvent plusieurs fois par semaine, chez les uns, chez les autres. Ils s’échangent des disques des Blacksheep, de Bone Thugs & Harmony et réalisent qu’ils rêvent de produire le même genre d’instru. Ils commencent à sortir des morceaux, à faire quelques shows entre Vitry et Orly et un jour, ils sont invités sur Radio Nova pour faire un freestyle dont tout le monde se souviendra - parce qu’à même pas 17 ans, ce groupe a quelque chose que les autres n’ont pas.
Après ça, le groupe va connaître des jours heureux. Mais surtout, ils vont devenir amis. Et faire partie d’une grande famille et d’un âge d’or du rap français. Mais ça c’est le sujet du prochain épisode de cette Nova Story.
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