
ÉP 35 : Transidentité et intersectionnalité - avec Karine ESPINEIRA
05/20/21 • 44 min
Aujourd’hui on va attaquer un sujet extrêmement complexe et à la fois pas tant, puisqu’il ne s’agit pas de décortiquer l’identité pour la vider de son sens mais tout simplement de la respecter en tant qu’elle est vécue par un être humain. Cette identité dont je parle, c’est la transidentité. Kézako ? Ce n’est ni une pathologie, ni un choix, ni un drame, ni un châtiment divin. Ce n’est pas une perversion, ce n’est pas une préférence, ce n’est pas un dérèglement hormonal et ce n’est pas un trouble psychique.
Être trans, ce n’est pas un choix. Et donc il n’y a pas de débat. Là où il y a débat en revanche, qui que vous soyez, c’est quand on choisit la discrimination, l’irrespect, la violence ; en particulier islamophobes, racistes et transphobes envers les personnes trans Arabes et/ou musulmanes. Il y a des féministes occidentales qu’on appelle TERFs qui excluent les femmes trans de leur lutte. Il y a des hommes gays blancs en France qui n’aiment tout simplement pas les personnes trans. Il y a des personnes trans qui se font tabasser dans les rues des villes du Moyen-Orient. De normativité en normativité, essayons de voir ensemble aujourd'hui comment démêler l’écheveau de ces identités complexes, plurielles, intersectionnelles, pour converger vers un point de rencontre où toutes ces identités coexistent.
Dans cet épisode, j’accueille une universitaire émérite, elle est franco-chilienne et elle est une des plus grandes spécialistes mondiales de la question trans. J’ai nommé Karine Espineira. Elle est docteure en sciences de l’information et de la communication, diplômée de l’université Nice-Sophia-Antipolis puis membre associée à l’Université Paris 8. Elle est membre du comité scientifique de la DILCRAH (la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT). Ses recherches portent majoritairement sur les constructions médiatiques des transidentités, sur les transféminismes et sur les corps vulnérables. Elle est l’autrice de nombreux ouvrages, dont ce qu’elle a appelé la Transyclopédie.
« On ne peut pas lutter contre la transphobie au prix du racisme. La transphobie est partout ; ce n’est pas réservé à un peuple ou à une religion. » --- Karine Espineira
Si vous voulez bouquiner 🤓📘📚
- Transsexuelle et convertie à l’islam (2010) d’Alexandra Cerdan
- Corps trans / Corps queer (2013) de Karine Espineira
- Sociologie de la transphobie (2015) de Karine Espineira & Arnaud Alessandrin
- Un appartement sur Uranus (2019) de Paul B. Preciado
- Homosexualité et transidentité en islam (2017) de Ludovic-Mohamed Zahed
- Harrouda (1973) de Tahar Benjelloun
- La nuit sacrée (1987) de Tahar Benjelloun
- Messaouda (1983) d’Abdelhak Serhane
- Le livre du sang (1979) d’Abdelkébir Khatibi
Si vous voulez mater des movies 🎬🎥🎞️
- Une femme iranienne (2011) de Negar Azarbayjani
- La Nuit Sacrée (1992) de Nicolas Klotz
- Parvana, une enfance en Afghanistan (2017) de Nora Twomey
- Lola vers la mer (2019) de Laurent Micheli
- Tomboy (2011) de Céline Sciamma
- Petite fille (2020) de Sébastien Lifschitz
- Une femme fantastique (2017) de Sébastián Lelio
- Océan (2019) de Océan
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Aujourd’hui on va attaquer un sujet extrêmement complexe et à la fois pas tant, puisqu’il ne s’agit pas de décortiquer l’identité pour la vider de son sens mais tout simplement de la respecter en tant qu’elle est vécue par un être humain. Cette identité dont je parle, c’est la transidentité. Kézako ? Ce n’est ni une pathologie, ni un choix, ni un drame, ni un châtiment divin. Ce n’est pas une perversion, ce n’est pas une préférence, ce n’est pas un dérèglement hormonal et ce n’est pas un trouble psychique.
Être trans, ce n’est pas un choix. Et donc il n’y a pas de débat. Là où il y a débat en revanche, qui que vous soyez, c’est quand on choisit la discrimination, l’irrespect, la violence ; en particulier islamophobes, racistes et transphobes envers les personnes trans Arabes et/ou musulmanes. Il y a des féministes occidentales qu’on appelle TERFs qui excluent les femmes trans de leur lutte. Il y a des hommes gays blancs en France qui n’aiment tout simplement pas les personnes trans. Il y a des personnes trans qui se font tabasser dans les rues des villes du Moyen-Orient. De normativité en normativité, essayons de voir ensemble aujourd'hui comment démêler l’écheveau de ces identités complexes, plurielles, intersectionnelles, pour converger vers un point de rencontre où toutes ces identités coexistent.
Dans cet épisode, j’accueille une universitaire émérite, elle est franco-chilienne et elle est une des plus grandes spécialistes mondiales de la question trans. J’ai nommé Karine Espineira. Elle est docteure en sciences de l’information et de la communication, diplômée de l’université Nice-Sophia-Antipolis puis membre associée à l’Université Paris 8. Elle est membre du comité scientifique de la DILCRAH (la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT). Ses recherches portent majoritairement sur les constructions médiatiques des transidentités, sur les transféminismes et sur les corps vulnérables. Elle est l’autrice de nombreux ouvrages, dont ce qu’elle a appelé la Transyclopédie.
« On ne peut pas lutter contre la transphobie au prix du racisme. La transphobie est partout ; ce n’est pas réservé à un peuple ou à une religion. » --- Karine Espineira
Si vous voulez bouquiner 🤓📘📚
- Transsexuelle et convertie à l’islam (2010) d’Alexandra Cerdan
- Corps trans / Corps queer (2013) de Karine Espineira
- Sociologie de la transphobie (2015) de Karine Espineira & Arnaud Alessandrin
- Un appartement sur Uranus (2019) de Paul B. Preciado
- Homosexualité et transidentité en islam (2017) de Ludovic-Mohamed Zahed
- Harrouda (1973) de Tahar Benjelloun
- La nuit sacrée (1987) de Tahar Benjelloun
- Messaouda (1983) d’Abdelhak Serhane
- Le livre du sang (1979) d’Abdelkébir Khatibi
Si vous voulez mater des movies 🎬🎥🎞️
- Une femme iranienne (2011) de Negar Azarbayjani
- La Nuit Sacrée (1992) de Nicolas Klotz
- Parvana, une enfance en Afghanistan (2017) de Nora Twomey
- Lola vers la mer (2019) de Laurent Micheli
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ÉP 34 : Biologie de la sexualité - avec Jacques BALTHAZART
Bonjour à toutes et à tous ! Bienvenue dans ce nouvel épisode de JINS, où l’on va parler de la biologie de la sexualité. Qu’est-ce que ça veut dire au juste ? Ça veut dire qu’avant de parler de comment les Arabes sont des personnes racisées ou comme les musulmans font ci ou ça, il s’agit de comprendre comment le corps humain se différencie dans les multiples versions de sa morphologie sexuelle. On va tenter l’expérience périlleuse pour les auditeur·ice·s de comparer biologiquement l’homme et la femme, de rentrer dans la biologie de la non-binarité, de l’intersexuation, de la fabrique du sexe, de la sexualisation du cerveau et bien sûr essayer de comprendre ce qui se joue physiologiquement en nous pour comprendre notre orientation sexuelle. Quels sont les mécaniques corporelles et hormonales qui règlent et dérèglent nos processus de différenciation sexuée ? Qu’est-ce qui rentre en jeu dans les variations du développement sexuel ? Est-ce qu’il y a un gène pour expliquer tout comportement ou attirance sexuelle ? Accrochez-vous bien, parce qu’il y a beaucoup de concepts scientifiques mais qui vont vous éberluer sur les mystères que la science tente d’élucider de nos jours sur la sexualité.
Aujourd'hui, j’ai l’honneur de parler à une très grande pointure : il s’agit du biologiste belge Jacques Balthazart. Spécialiste en neuroendocrinologie du comportement, il est un des plus grands experts de la question de l’homosexualité, entre l’inné et l’acquis. Il est chargé de cours émérite à l’Université de Liège en Belgique. Toute sa carrière il s’est intéressé aux mécanismes biologiques contrôlant l’orientation sexuelle chez les animaux et les humains. Il va donc souvent à l’encontre des premières théories psychanalytiques et des théologies conservatrices qui soulignent l’impact de l’éducation et de l’environnement dans la génération d’individu non hétérosexuels. En 2019, il publie Quand le cerveau devient masculin aux éditions HumenSciences. En 2010 déjà, il publie l’ouvrage Biologie de l’homosexualité. véritable séisme dans la sphère scientifique, qu’il vient de rééditer sous le nom On naît hétéro ou homosexuel, on ne choisit pas de l’être.
« Il y a des déterminants biologiques de l’homosexualité qui sont assez forts, à savoir les hormones, la génétique, l’épigénétique... mais chacun d’entre eux n’expliquent encore qu’une partie des homosexualités. » --- Jacques Balthazart
Si vous voulez bouquiner 🤓📘📚
- Quand le cerveau devient masculin (2019) de Jacques Balthazart
- On naît hétéro ou homosexuel, on ne choisit pas de l’être (2021) de Jacques Balthazart
- Biologie du couple (2015) de Jean-Didier Vincent
- Féminin Masculin : Mythes et idéologies (2006) de Catherine Vidal
- XY : De l’identité masculine (1994) d’Élisabeth Badinter
- Les secrets du cerveau féminin (2006) de Dr Louann Brizendine
- Celui qui est digne d’être aimé (2017) d’Abdellah Taïa
Si vous voulez mater des movies 🎬🎥🎞️
- L’armée du salut (2013) d’Abdellah Taïa
- Petite fille (2020) de Sébastien Lifshitz
- Madame (2019) de Stéphane Riethauser
- La Mauvaise Éducation (2004) de Pedro Almodóvar
- Moonlight (2016) de Barry Jenkins
- Call me by your name (2017) de Luca Guadinigno
- Come as you are (2018) de Desiree Akhavan
- La sociologue et l’ourson (2016) d’Étienne Chaillou & Mathias Théry
- Le Fil (2009) de Mehdi Ben Attia
- Boy erased (2018) de Joel Edgerton
Si vous voulez mater des séries 💻💿👀
- Masters of Sex (2013) sur Prime Video
- Sex education (2019) sur Netflix
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ÉP 36 : Transidentités arabes et/ou musulmanes - avec Corinne FORTIER
Cet épisode est jumelé avec le précédent pour que vous soyez presque incollables sur la question transidentitaire en islam. Je le rappelle encore : la transidentité est le fait pour une personne trans d’avoir un genre différent de celui assigné à la naissance, contrairement à une personne dite cisgenre, en grande majorité statistique. J’espère que ça arrivera aux oreilles de celleux qui en ont besoin pour leur propre construction identitaire, histoire d’en savoir plus sur la coexistence de ce qu’on leur a toujours dépeint comme inexistant ou non-coexistant : transidentité, religiosité et/ou ethnicité.
Suite à notre super épisode avec Karine Espineira, j’ai voulu encore plus plonger dans la question transidentitaire pour lui donner une couleur plus intersectionnelle et j’ai eu pour cela le privilège d’interroger une autre chercheuse impressionnante, il s’agit de Corinne Fortier. Elle est diplômée en psychologie et formée en psychanalyse, réalisatrice de films, mais elle est surtout chargée de Recherche 1ère Classe au CNRS, anthropologue Médaille de Bronze 2005 du CNRS ; elle travaille dans son laboratoire d’anthropologie sociale sur toutes les thématiques du corps, du genre et de la filiation avec pour terrain d’étude la France mais aussi les pays musulmans comme la Mauritanie ou l’Égypte. Spécialiste du troisième genre en islam, elle va nous expliquer tout un tas de faits passionnants sur ces genres qui ont toujours existé mais qui n’ont pas toujours été montrés au grand jour.
« On retrouve des caractéristiques communes propres aux figures du 3ème genre dans les contextes arabo-musulmans : le fait d’être imberbe, le travestissement, la pratique du chant et de la danse, le rôle social de médiateur entre hommes et femmes dans des sociétés où la ségrégation spatiale entre hommes et femmes est importante. » --- Corinne Fortier
Si vous voulez bouquiner 🤓📘📚
- Corps des femmes et espaces genrés arabo-musulmans (2017) de Corinne Fortier & Safaa Monqid
- Transsexuelle et convertie à l’islam (2010) d’Alexandra Cerdan
- Un appartement sur Uranus (2019) de Paul B. Preciado
- Homosexualité et transidentité en islam (2017) de Ludovic-Mohamed Zahed
- Harrouda (1973) de Tahar Benjelloun
- La nuit sacrée (1987) de Tahar Benjelloun
- Messaouda (1983) d’Abdelhak Serhane
- The Effeminates of early Medina (1991) de Everett K. Rowson
Si vous voulez mater des movies 🎬🎥🎞️
- Une femme iranienne (2011) de Negar Azarbayjani
- La Nuit Sacrée (1992) de Nicolas Klotz
- Parvana, une enfance en Afghanistan (2017) de Nora Twomey
- Lola vers la mer (2019) de Laurent Micheli
- Tomboy (2011) de Céline Sciamma
- Petite fille (2020) de Sébastien Lifschitz
- Une femme fantastique (2017) de Sébastián Lelio
- Océan (2019) de Océan
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